Longzhou (2017)

Comme un souffle nouveau, comme un soupir d'espoir retrouvé, moi, qui me languissais depuis douze longs mois... me revoilà "Chine de mon coeur".

Direction Longzhou...

Ville étonnante illustrant deux univers : l'absence et la présence, une mise en résonance de paysages magiques.

L'un est doux et silencieux, caressé par la tiédeur et l'humidité des brumes légères, avec une eau ocre jaune qui oscille et serpente, digne d'un dragon majestueux et paisible qui fait route à travers les montagnes aux formes légendaires de pains de sucre.

Ce paysage sort tout droit d'une estampe à l'encre qui me fascinait enfant...je suis capturée.

L'autre est plus loin, là-bas... le centre ville.

Une houppelande de klaxons résonne (sans doute une règle fondamentale du conducteur chinois: pas de klaxon, pas de permis de conduire), le brouhaha d'une circulation disloquée, étrange : quelques slaloms de tchouk-tchouks, vélos, camions, voitures, scooters électriques (ces derniers sont silencieux et vous surprennent tel des fantômes aux aguets et le conducteur tient un téléphone portable, une cigarette, une ombrelle, un enfant en bas âge entre ses cuisses tel un prestidigitateur confirmé). Puis, la question fatidique : quand vais-je pouvoir traverser ce carrefour concerté par des feux tricolores incompréhensibles ? Et bien oui, miracle... ce n'est pas si difficile que ça finalement.

Voilà l'incontournable marché de Longzhou : une farandole de couleurs et d'odeurs aussi curieuses qu'insolites. Il ressemble aux marchés de mon enfance dans le sud de la France, à croire que tous les suds du monde ont des similitudes.

La bonhomie et le sourire aux lèvres des marchands, les sacs d'herbes, de graines, d'épices, des légumes à profusion, les poissons dans les viviers, les étals des bouchers et surtout les regards interrogateurs :

- Fagots ?

Quel est le langage le plus puissant ? Celui des yeux ou celui des mots ? Je ne me pose plus la question, mes "nihao" et "ziè ziè" ont suffit largement à me faire comprendre !

Longzhou m'a aspirée, engloutie dans ses entrailles. Mon pinceau n'a eu aucun mal à s'épanouir sur la toile, tout y est : les couleurs de mes pensées, de mes sensations, de mon imagination, de mon coeur et le tour est joué, recette inratable. Je suis comblée, les cinq sens de mon être sont assouvis. Tu me manques Longzhou, comme lorsqu'on quitte un être cher, un amoureux. Je pense à toi tous les jours. Je pense aussi à ta petite soeur Tucheng que j'ai bien connue par le passé, dans mon être pour l'éternité.

Hou ay Longzhou

Hou ay Tucheng

Hou ay la Chine !!!!!!!!!
Depuis l'expérience heureuse, émouvante de Tucheng l'année dernière, ma démarche picturale a continué à avancer au gré du temps et de mes états d'âme.

Je peins "ma Chine" depuis mon retour en France.

Omniprésente, j'ai dirigé mon oeuvre vers les rives asiatiques comme imprégnée à tout jamais.

Je suis devenue une passionnée inspirée par Tucheng et voilà qu'aujourd'hui la Chine me rappelle à elle.

Qu'est-il de plus beau que de pouvoir assouvir sa joie ?

Incomparablement plus intense que la dernière fois, devant moi se dessine l'envie et l'inspiration certaines de créations nouvelles aux couleurs de Longzhou.